Madame Lucchini,
j’ai voté pour vous et je ne comprends pas que vous êtes contre la piscine. j’habite aux Frégates et je n’ai pas de jardin pour mes enfants. alors pourquoi ?
Réponse de Corinne LUCCHINI
Monsieur,
Je voudrais vous dire combien il serait plus facile pour mon groupe de se positionner différemment. En cautionnant un tel projet, nous ne risquerions pas de nous mettre à dos une partie de la population. Mais, j’ai été en charge des finances pendant plus de 6 longues années et aujourd’hui raisonnablement je ne peux que m’opposer à cet investissement. Il faut que vous compreniez qu’investir dans la piscine municipale va doublement peser sur les finances de notre ville et donc sur les contribuables. Je le redis, alors que les lois de décentralisation ont poussé les communes à se regrouper, à investir dans des équipements communautaires pour en mutualiser les coûts de fonctionnement et d’investissement, à Rognac nous allons à contre courant.
Pourquoi ne pas mettre en place des navettes gratuites pour desservir la piscine intercommunale de Berre, pourquoi ne pas prendre en charge une partie des coûts d’abonnement ou des entrées, et si la fréquentation est trop importante, pourquoi ne pas demander à l’Agglopôle d’envisager une extension du site qui serait tout à fait possible au regard de l’espace encore disponible. Tout cela serait alors à la charge de l’intercommunalité et donc réparti sur l’ensemble des communes. Je suis certaine que ces propositions pourraient emporter l’adhésion.
Mais non ! A Rognac, l’irresponsabilité politique l’emporte. Le maire et son équipe, en choisissant de réhabiliter notre piscine municipale, vont investir 2,3 millions d’euros. Les Rognacais assureront seuls les frais de fonctionnement tout en continuant de contribuer obligatoirement à ceux de la piscine intercommunale à hauteur de 115.000 EUROS par an. Cet argent nous fera défaut d’autant que nous avons tellement de retard sur les programmes d’entretien de notre patrimoine communal. Les routes sont en piteux état, les écoles, les bâtiments communaux en général nécessitent des rénovations d’envergure, etc…
Et puis, en cette période de crise, ne serait-il pas plus pertinent de réhabiliter les logements vacants que nous avons pour les mettre rapidement à disposition des familles les plus nécessiteuses. J’ai appris aujourd’hui que les restos du coeur n’ont pratiquement rien à offrir et pourtant 40 familles sont dans le plus grand besoin. J’ai honte pour notre ville ! Alors faisons l’indispensable avant de penser au superflu. C’est aussi logique que dans une famille. Croyez vous normal que le loisir puisse passer avant le budget nourriture, éducation, loyer, santé…. Moi, je ne le crois pas ! Voilà pourquoi Monsieur, mon groupe et moi-même à ce jour nous estimons qu’il est de notre devoir de nous opposer à ce projet.