LE MOT DE CORINNE LUCCHINI
Vive la nouvelle année !
Si vous avez suivi mon parcours, vous savez que 2007 et 2008 furent agitées, bouleversantes même !
Depuis juin 2007, si je ne suis plus 1ère adjointe, vice-présidente de la communauté d’Agglopôle Provence et également plus en charge du cabinet du Maire, je suis désormais retournée vers le milieu de l’entreprise et au-delà de mes charges de gérante de société, mon attrait pour la communication m’a conduite à collaborer avec deux boîtes de com ce qui me fait partager mon temps entre Rognac et Paris ! Mais je suis aussi et c'est nouveau, élue de l'opposition. Je siège ainsi au conseil municipal accompagnée de 3 membres de mon équipe !
Avec les fonctions et les missions dont j'ai été investie dans le passé, impossible pour moi de lâcher l'avenir de cette commune que j’ai tant aimée pour laquelle j'ai tant œuvré ! Je suis donc dans l'opposition, active, déterminée à suivre les dossiers et à faire entendre mes convictions J'anime dans le cadre de cet investissement ce blog. Je m’investis pour faire valoir les valeurs que je défends et je me bats face à l'injustice, aux mensonges, aux promesses qui rendent les enfants joyeux et les électeurs aussi ! J'ai toujours été très investie, très trop active. Les années 2001/2007 ont été pour moi des années de souffrances. J’ai du, par mon sens de l’engagement, assumer des responsabilités où d’autres se dérobaient et jouer un rôle où le manque de légitimité est difficile à gérer. Parce que je suis en fait une affective qui se cache, je voulais croire en la loyauté, en des relations sincères et j’ai eu le tort de croire ce qu’une ancienne adjointe m’avait conseillé de penser, à savoir qu’une équipe municipale est comme une famille (toucher à l’un revient à toucher à l’autre). Je me suis donc perdue et il était certainement temps pour moi de lever le pied ! Parce que désormais je partage beaucoup d'émotion, de joie et de bonheur, je souhaitais revenir sur ces deux dernières années. Sincèrement, j’ai été satisfaite que 2008 se termine… Elle aura commencé sur les chapeaux de roue, à la vitesse ultra rapide d’une campagne électorale…ah oui parce qu’au-delà de ma candidature, j’ai été une fois encore la directrice de campagne pour des élections municipales (mais cette fois-ci pour ma propre campagne, c’est encore plus stimulant !)
En Janvier et Février deux mois intensifs… les nuits ont été courtes, il faisait froid, les réunions et les rassemblements s’éternisaient, ma famille se plaignait de mon indisponibilité, le téléphone sonnait sans discontinu, le sommeil se faisait de plus en plus léger… l’espoir faisait vivre
Le mois de mars a commencé dans un tourbillon de stress, d’angoisse, d’interrogations : « Et si… »… Si quoi ? Et bien si on gagne ? Et si on perd ?
Je commence à sentir une fatigue terrible, proche de l'épuisement, des mois que je travaille 15 heures par jour, des mois que je conjugue ma vie privée et cette vie publique qui m’étouffe parfois !
15h par jour où je cours où je ne fais plus que ça… : « vivre pour Rognac ! »… J’ai toujours eu l’espoir et c’est vrai… je confirme « cet espoir fait vivre » cet espoir !… En ce mois de mars, il n’y avait plus que ça qui comptait pour plus d’une raison !!!
L’organisation devait être exemplaire… Je vivais pratiquement au local de campagne où les rencontres avec les Rognacais amenaient quotidiennement un lot de questions mais aussi de tensions
Dimanche 9 mars, 1er tour, la journée commence si tôt…et puis elle se termine si tard… dans l’espoir puisque je termine avec mon équipe « 2ème » face aux 4 autres listes… Mais voilà, ce que je redoutais est là : la coalition des 4 autres listes. Un seul mot d’ordre : abattre LUCCHINI !
Pourquoi tant d’acharnement, pourquoi tant de haine ? Pourquoi est-ce que je dérange autant mes adversaires alors que j’ai tant donné à cette ville, alors que je n’ai fait que travailler au minimum12 heures par jour sacrifiant à tort pour cela ma famille. Entendre ceux qui me décrient en ne cessant de mentir pour salir mon image est une épreuve. Comment osent-ils alors qu’ils ont pris, pour la plupart, durant de nombreuses années leur propre engagement plus qu’à la légère.
C’est difficile à vivre tout cela, mais mon énergie me fait dépasser. L’espoir est là ! L’espoir pour Rognac de pouvoir aller de l’avant et d’apporter à mes concitoyens un renouveau bénéfique à chacun et surtout à notre jeunesse…
Dimanche 16 mars, la coalition est totale. Le maintien de trois autres listes, l’appel de la quatrième pour soutenir le maire sortant, et cerise sur le gâteau, l’ancien maire qui en dépit du bon sens oublie l’intérêt de Rognac au profit de son propre intérêt. Les 6 jours qui viennent de se dérouler ont vu les pires alliances se nouer… aux premiers instants du dépouillement, j’ai compris… tout est fini !
La jalousie, la méchanceté, l’incohérence, les alliances sans noms, les vengeances, les mensonges, la tromperie… Ils ont eu raison de moi, ils ont gagné sans scrupule ! Ils ont gagné une ville qu’ils ne méritaient pas ! On ne devrait pas gagner sur la tromperie et le mensonge ! Je croyais que la politique était aujourd’hui composée de transparence, de sincérité, de vérité… C’est faux… à mes dépends j’ai compris que la loyauté ne gagnait pas !
En quelques heures, le calme absolu est revenu sur ma vie ! (…) Il faudra bien plusieurs semaines pour comprendre et accepter l’inacceptable… Des questions sont encore sans réponses… Mes valeurs ont été profondément mises à mal ! Le destin a jeté ses cartes… La vie a changé ici ! Et puis vivre l’après… La déception des gens qui ont tourné ou tournent leur veste et qui après la défaite, comme des rats quittent le navire et c'est pas plus mal lorsqu'on découvre avec effroi que leur engagement n'existait que pour servir leur propre intérêt et qu'ils sont de la trempe de ceux que j'ai fuis. Et puis, il y a bien sur ceux dont on attend rien… mais il y a ceux qui vous blessent, parce qu’on avait eu la faiblesse de croire que d’autres liens vous unissaient ! Il s’agit là de vivre la deuxième déception… Les valeurs humaines, les sentiments, l’amitié, l’estime, le respect, tout fout le camp pour celui qui a peur pour ses fesses… C’est la maigre explication que l’on me donne ! Il a fallu rebondir, se reconstruire, retrouver motivation et force…. Relever la tête dans la rue, affronter les regards ! Ne pas traverser une ville pour laquelle on s’est donné à fond sans pleurer pour ses projets qui ne verront pas le jour… pour cette injustice cruelle d’avoir le sentiment que ceux qui ont vendu leur âme ont gagné !
Croire aussi et surtout que le destin ne vous a pas fait vivre ces moments si douloureux pour rien… Il y a les jours où la tristesse est telle qu’elle se lit sur le visage et rien ne peut l’effacer. Alors on ne peut quitter ses lunettes et puis il y a les autres jours, où l’on souffle sans cette pression énorme, où l’on se fait une raison ! Après ce tourbillon, il me fallait retrouver un engagement très prenant. Je me suis donc une nouvelle fois jetée dans le travail à corps perdu. Ce temps professionnel est rapidement devenu autre chose. C’est un espace où j’ai pu soigner mes plaies parce que la magie a opéré, parce que j’y ai trouvé la création dont j’ai besoin pour vivre ! Parce que j’y rencontre tous les jours des personnes différentes, passionnées comme moi, avec lesquelles je ne parle pas de toutes ces préoccupations qui m’ont obsédées jadis,…parce que j’adore toute cette énergie qui existe dans le milieu de l’entreprise. Cette vie trépidante, foisonnante… De longs mois ont été nécessaires pour retrouver un sens, une cohérence et des objectifs, des projets… un nouveau destin à apprivoiser !
L’année 2008 s’est terminée en douceur avec beaucoup de joie, l’étape a été franchie, l’échec digéré… J’ai retrouvé une raison d’espérer, beaucoup de force et mes valeurs sont intactes… C'est grâce à mes enfants, mon mari, ma famille, mes vrais amis (que je compte sur les doigts d'une main)… que j’ai démarré cette nouvelle année avec le sourire, avec l’envie qui est intacte, Et avec au fond de moi cette phrase de F. Nietzsche qui est restée durant des mois accrochée sur le frigo : "Tout ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort ! ».
Que vive ainsi 2009 et qu’il me soit permis d’adresser à toutes les Rognacaises et à tous les Rognacais mes meilleurs vœux de santé, prospérité mais surtout de bonheur !
Corinne LUCCHINI
(P.S : Je ne suis pas la seule à avoir vécu cette douloureuse expérience. Elle est bien souvent le lot de celles et ceux qui ont des valeurs nobles et s’investissent en politique pour être utiles et servir leurs semblables avec pour principe de bânir l’intérêt personnel. Une jeune femme, dans une autre commune, a été confrontée comme moi à cette dure réalité du monde politique et a du faire face à la trahison, la lâcheté, le mensonge et la calomnie. Ses mots sont donc tout naturellement les miens, et c’est pourquoi, si elle me lit aujourd’hui qu’elle sache que je la comprends mieux quiconque et je lui souhaite le meilleur pour l’avenir…)