En réponse à l'article de la Provence publié le vendredi 17 janvier, il semble important de rétablir quelque peu le véritable sentiment des Rognacais à propos du FN. Depuis plus de 15 mois, l'échantillon de 2452 familles rencontrées par Corinne LUCCHINI en personne, peut légitimement traduire ici le ressenti des Rognacais sur ce sujet.
En étant loin de tout clivage politique, Corinne LUCCHINI a donc interrogé des Rognacais de toutes sensibilités et bien entendu, de très nombreux électeurs qui ne cachant pas leur mécontentement vis à vis de la politique nationale lui ont avoué qu'ils votent FN. Mais en fait tous les électeurs rencontrés, qu'ils votent PS, communiste, verts, UMP, front de Gauche ou encore FN, ont un point en commun, c'est qu'ils différencient bien leur vote national de celui qui va leur permettre de choisir leur maire.
Le maire pour eux, cela correspond justement aux résultats d'une enquête réalisée par le sociologie Denis Muzet à la demande de l'Association des Maires de France.
C'est sur la "qualité de vie" et la "valorisation du cadre de vie" que les élus sont jugés en priorité. Dans la plupart des communes, la propreté des rues vaut à leurs maires un bon point... À quoi ressemble le premier magistrat idéal ? Il "fait du bon travail", il est "honnête" et "rend des comptes sur sa gestion". Alors que les contours de sa fonction sont de plus en plus flous, ses concitoyens sont très attachés à son rôle protecteur, "garant de la tranquillité publique", combattant la désertification des campagnes et préservant les services publics.
Funambules de la politique locale, les porteurs d'écharpes tricolores doivent dynamiser le tissu économique plutôt que de créer des emplois d'avenir. C'est désormais plus sur son sens de l'écoute que sur ses résultats qu'il est, in fine, noté. À l'écoute mais pas un confident, synonyme pour de nombreux électeurs, de copinage et de clientélisme... "Est attendu un maire qui sait où il va", résume le fondateur de l'institut Médiascopie.
Et en effet, les Rognacais, dans leur grande majorité déclarent vouloir faire abstraction de la politique politicienne. C'est plutôt une bonne chose ! Des irréductibles, il y en aura toujours, mais leur nombre n'aura rien voir avec les autres scrutins. C'est en cela que le vote FN n'est pas redouté sur Rognac qui n'a d'ailleurs aucun leader connu et reconnu.
Cette analyse pourrait être bien différente si depuis des années, un Rognacais aurait revêtu les couleurs du FN et se serait attaché à défendre les intérêts de ses concitoyens. Or, ce n'est absolument le cas. Quel que soit le candidat FN qui pourrait se déclarer dans les semaines à venir, il est une chose de sûre, c'est qu'il n'aura jamais rien prouvé et qu'il aura certainement pas mouillé sa chemise pour s'intéresser bien en amont au destin des Rognacais et savoir ce dont ils ont besoin. Cette analyse vaut d'ailleurs pour tous les futurs candidats qui vont prochainement se déclarer qu'ils soient de droite, de gauche ou du centre.
Dans ces rencontres à domicile, le mécontentement vis à vis de la municipalité est plus que palpable. Corinne LUCCHINI qui a annoncé dès le départ qu'elle constituait une liste regroupant diverses sensibilités, et n'affichant de fait aucun logo pas plus que de soutiens politiques, a une position appréciée par de très nombreux électeurs. Ces derniers lui ont déclaré, en substance, ne pas partager sa sensibilité, mais vouloir voter pour l'élue de terrain qu'elle est, parce qu'ils la connaissent. Ils apprécient depuis des années, sa détermination et sa pugnacité à défendre Rognac et en glissant le bulletin avec son nom dessus, ils apprécieront d'autant plus de ne pas voter pour un parti politique.
Alors pourquoi les journalistes de la Provence, peuvent-ils écrire un tel article ? Ils entendent certainement faire le buz... et il faut vendre du papier. Il en va de leur job tout simplement !