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Le documentaire "La valise ou le cercueil" en projection à Rognac...

moderateuraepr Par Le 20 jan 2012 0

Dans - actualités 2012

L'annulation des voeux du maire ayant libéré le Cam, en substitution, l'association de Pieds Noirs de Rognac a proposé la projection du film documentaire "La Valise ou le cercueil".

A ce jour, la diffusion à grande échelle (à la télévision ou encore dans les salles cinématographiques) n'a pu se faire et seulement quelques villes ont procédé à des projections. Les organisateurs avaient annoncé que les places étaient limitées, mais au final à Rognac, la salle s'est avérée bien trop grande pour la cinquantaine de personnes qui a fait le déplacement.

Après l'apparition fulgurante du 1er adjoint très pressé de rejoindre  le maire de Rognac pour honorer de leur présence  le maire socialiste Michel Tonon à l'occasion de sa présentation de voeux aux Salonais (!!!!), le film a démarré. Corinne LUCCHINI, invitée également à Salon a, quant à elle, choisi de privilégier Rognac. C'est d'ailleurs en compagnie d'amis pieds noirs rognacais, qui depuis plusieurs mois déjà ont pris le temps  de lui raconter cette tragique époque de leur vie, que l'élue rognacaise  a vécu un moment de très grande émotion.  Pour la 1ère fois, elle découvrait en images cette horreur indicible et tout ce qui ne figure pas dans les manuels d'histoire....

Ce film, qui retrace l'histoire de l'Algérie de 1830 à nos jours, a été réalisé avec des témoignages, le soutien de nombreux pieds noirs et harkis et le concours d’historiens. 90 minutes émouvantes et palpitantes durant lesquelles est retracée la vie de ce peuple, injustement méconnu et humilié qui demande, depuis un demi-siècle, que la chape de plomb du silence et du non-dit soit levée et qu’éclate enfin la vérité sur les événements qui ont abouti à cet exode sans précédent dans l’histoire de France.

L'histoire commence en 1830 par le débarquement à Sidi Ferruch et par la prise de la Régence d’Alger, occupée par les Turcs. Ces derniers se servaient des pirates barbaresques pour écumer la Méditerranée et imposer l’esclavage, la dictature et le pillage de ce territoire infesté de moustiques. Un territoire qui allait devenir un pays, l’Algérie, par la présence de Français et d’Européens.

Si le film rappelle que l’armée d’Afrique a été de tous les combats, en Crimée dès 1853 et au cours des deux dernières guerres mondiales, il évoque avec précision les massacres du 8 Mai 1945 à Sétif et les répressions qui en découlent.

Malgré ces évènements, s’ensuit une période prospère, avec de réelles années lumineuses que ces « Bâtisseurs » racontent encore  aujourd’hui, avec beaucoup d’émotion.   En novembre 1954, éclate la rébellion arabo-islamique nationaliste, commandée du Caire. Ce sont huit années de guerre.

Il n’est pas oublié le coup de force des français d'Algérie et de l'armée qui entraîne en 1958 le retour de Charles De Gaulle au pouvoir. Sont évoqués la fameuse bataille d’Alger, la semaine des barricades et enfin le putsch des généraux.

Le film rapporte, également, les engagements de premières intentions de Charles De Gaulle au travers de ses célèbres citations :

« Moi vivant, jamais le drapeau du FLN ne flottera sur Alger », le «Je vous ai compris » et « Vive l’Algérie française ». Pour autant et finalement, l’Algérie française sera livrée au FLN par les "accords d’Evian" signés à la hâte le 18 mars 1962. Dernier sursaut d’un peuple qui se sent trompé, un terrorisme de désespoir voit le jour par le combat de l’OAS contre le FLN.

Pour achever ces épisodes dramatiques et douloureux, les images insoutenables de toutes ces victimes, cruellement et sauvagement  assassinées, ainsi que le massacre de la rue d’Isly et de la grande poste d’Alger, après le blocus du quartier populaire de Bab-el-Oued en mars 1962. Sans oublier non plus le massacre du 5 juillet 1962 à Oran, puis le génocide des harkis et de leurs familles.

Face à ces terribles évènements, une seule alternative s’impose, LA VALISE OU LE CERCUEIL, provoquant l’exode massif et l’exil de tout un peuple, quasi apatride, dans divers pays et dans cet hexagone désinformé et forcément hostile aux français d’Algérie.

50 ans après, le droit à la vérité et à la reconnaissance n’est qu’une simple justice, que rappelle la Cour Européenne des Droits de l’Homme en son article 6 : « Toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue équitablement, publiquement et dans un délai raisonnable… »

En complément, le témoignage de pieds noirs de retour en Algérie pour la 1ère fois depuis l’exode, est une pure émotion avec des images fortes qui interpellent et interrogent…
Jean Jaurès disait : Le courage c'est de chercher la vérité et de la dire....

Confronté à cette vérité si cruelle, si atroce, on ne ressort pas indemne. D'ailleurs, lorsque les lumières se sont rallumées, les mines étaient sombres et les larmes encore présentes sur de nombreux visages.  De douloureux souvenirs qui demeureront à jamais dans le coeur meurtri de cette communauté  qui, au travers des associations de rapatriés, se bat encore aujourd'hui pour retrouver honneur et dignité au regard de l'Histoire.

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