En ce mardi 25 septembre, la France rend un hommage national aux harkis. Cinquante ans après, quand reconnaîtra-t-elle leur abandon ?
Le ministre délégué aux Anciens combattants, Kader Arif, et les harkis, avaient rendez-vous ce mardi à l’hôtel National des Invalides pour une cérémonie d’hommage. Il en était de même dans la majorité des communes de France, et Rognac n'a pas dérogé à la règle. Corinne LUCCHINI assistait comme toujours à la cérémonie. Le CCAPR (comité de coordination des associations patriotiques de Rognac) a une fois encore rassemblé les différentes associations d'anciens combattants et après une brève allocution du maire, le message du Président français a été lu.
Voilà de nombreuses années que la promesse de « reconnaître publiquement les responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des harkis, le massacre de ceux restés en Algérie et les conditions d’accueil des familles transférées dans les camps en France » est faite, mais jusqu'à ce jour, les revendications des harkis et de leurs descendants, vieilles de cinquante ans, n’ont toujours pas été satisfaites.
La journée nationale des harkis, instituée en 2001, veut rendre hommage à ces milliers de harkis abandonnés en Algérie et victimes de représailles aux lendemains des accords d’Evian, le 18 mars 1962. Le retrait français de l’Algérie marqua également celui de quelque 60 000 harkis admis en France et lâchés dans des camps de fortune.
Déchirés entre la France et l’Algérie, les harkis avaient déclaré en 1999 que « l’Algérie n’est pas leur pays » et ont critiqué les conditions d’hébergement de la France. Une année plus tard, le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a qualifié les harkis de « collaborateurs ».
Le 14 avril 2012, le Président Nicolas Sarkozy concrétisait cependant une promesse en prononçant dans son discours de Rivesaltes, près de Perpignan : «La France se devait de protéger les harkis de l'Histoire, elle ne l'a pas fait. La France porte cette responsabilité devant l'Histoire»
Toutefois, le comité de liaison national des harkis déplore qu'un texte de loi ne reconnaisse toujours pas leur abandon par la France. Les enfants de harkis entendent donc poursuivre leur combat avec détermination...