Les pilotes de bombardiers d'eau de la base de la Sécurité civile de Marignane se sont lancés dimanche dans une grève illimitée, la première depuis 1998, au moment où dans notre région débute la saison des feux. Ils dénoncent le manque de moyens affectés selon eux à la maintenance des avions et l'absence de dialogue social.
Les pilotes, qui restent toutefois réquisitionnables en cas de besoin, demandent à rencontrer le ministre de l'Intérieur, et une rallonge de 10 millions d'euros pour assurer la maintenance de leur flotte. Ils sont les seuls en France à voler à bord des douze Canadair, neuf Tracker et deux de la 8 de la flotte de la Sécurité civile. Ils devraient manifester ce mercredi devant la préfecture
Le ministère de l'Intérieur a proposé de «poursuivre les négociations lundi matin» au cabinet du ministre. Dans un communiqué, le ministère précise de son côté qu'«à l'heure où la situation financière du pays appelle des efforts partagés par tous, et en premier lieu par les administrations, il apparaît nécessaire de garantir que chaque dépense soit adossée à l'organisation opérationnelle la plus efficace», tout en rappelant qu'il veut «préserver l'essentiel : la réactivité de manoeuvre face aux feux naissants ou en propagation, la sécurité des populations menacées et celle des pilotes en intervention».
Les pilotes réclament 10 millions d'euros pour la maintenance et davantage de dialogue social
«La grève a été votée à la quasi-unanimité en assemblée générale», avait annoncé ce matin François Tauveron, délégué du SNPNAC (Syndicat national du personnel naviguant de l'aéronautique civile). Une soixantaine de pilotes en combinaison orange, sur les 88 que compte la base de Marignane, se sont ensuite rendus au rond-point de l'aéroport où ils ont déployé des banderoles sur lesquelles était inscrit «pompiers du ciel en grève» et «moins d'avions, moins de protection».
Deux raisons à ce mouvement: obtenir dix millions d'euros nécessaires à la maintenance de ces avions, et alerter sur l'absence de dialogue social entre pilotes et direction. «Jusqu'ici, nous avions une écoute de la part de notre hiérarchie, ce qui n'est plus le cas depuis l'été dernier et la nomination à la tête de la direction générale de la Sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC, NDLR) de Jean-Paul Kihl», a affirmé M. Tauveron.
Pour les pilotes, qui craignent également un délabrement général de leur base, dont le budget de fonctionnement baisse depuis quelques années selon eux, le constat est clair: «Notre direction n'est plus à nos côtés pour défendre notre mission». Au printemps, la DGSCGC avait annoncé vouloir laisser au sol cet été deux Canadair, ainsi qu'un avion de coordination Beechcraft 200, ordinairement utilisé en Corse, pour économiser de l'argent sur la maintenance.
Lorsqu'on connaît les problèmes que rencontre notamment le Comité Feux de Forêt de Rognac, on se dit légitimement qu'il est grand temps que les politiques, à tous niveaux, prennent conscience qu'il y a des priorités à ne pas négliger. La sécurité civile en fait incontestablement partie !!!!
