La réforme des rythmes scolaires n’ajoute pas seulement une demi-journée dans la semaine, elle modifie également le temps de chaque journée en augmentant le temps d’activité périscolaire.
En effet, les élèves ne resteront pas moins de temps à l’école que c’est le cas actuellement (ils seront toujours pris en charge à l’école jusqu’à 16h30), mais ils y consacreront moins de temps par jour à des activités d’apprentissage scolaire et plus de temps à des activités périscolaires.
Le temps scolaire transféré sur la demi journée supplémentaire devra être remplacé les lundi, mardi, jeudi et vendredi par :
- des activités pédagogiques complémentaires organisées en groupes restreints d’élèves (ces activités devront être organisées par les enseignants)
- des activités périscolaires d’éducation artistique, culturelle et sportive
(ces activités devront être proposées par les communes)
C’est autour de ce temps périscolaire que se cristallise l’essentiel des blocages et des crispations de la part des différents acteurs.
En ce qui concerne les collectivités, elles ont freiné des deux pieds. A cette rentrée 2013, il n'y avait guère que 20 % des établissements qui s'y sont mis. Les maires, ont préféré laisser du temps au temps pour mieux penser ces activités périscolaires dont ils ont à charge l'organisation et le gros du financement. Rappelons que l'Etat ne participera qu'à hauteur de 50 € sur un montant par enfant estimé à 150 €/an.
La ville de Rognac a elle aussi retardé l'application de cette nouvelle mesure mais jusqu'à ce jour, elle n'avait pas daigné se pencher sérieusement sur le problème. Force est de constater que l'inspecteur d'académie exige maintenant que le projet rognacais lui soit rendu pour le 15 décembre. D'ores et déjà, l'alternative de la reprise des cours le samedi a été balayé. Cela tombe bien car dans l'enquête à domicile que l'équipe Agir ensemble pour Rognac mène actuellement sur la ville, l'ensemble des foyers consultés a émis à 98 % le choix du mercredi matin.
Maintenant reste à savoir ce qui va être proposé. Au cours de cette réunion avec les enseignants, la municipalité n'a rien proposé et s'est contentée d'entendre les enseignants. Eux sont indignés que l'on puisse mélanger un projet pour les 3/6 ans avec les 6/11 ans. Le temps de la réflexion est court désormais car les consultations qui auraient du être engagées il y a plusieurs mois, avec les différents parties prenantes, notamment les associations, n'ont pas eu lieu et vont devoir se faire sur 2 mois. La municipalité Guillaume est contrainte de consulter et on sait combien cela n'est pas dans sa nature. Il va lui falloir aussi proposer un budget à la hauteur des enjeux. Là ne s'arrêtera pas les difficultés bien que cette dernière soit de taille. C'est également le recrutement des animateurs qui posera souci en raison des horaires et des durées d'intervention...
Enfin, une fois encore la municipalité a pris son temps plutôt que de laisser du temps au temps pour aboutir. Il est à craindre dans ses conditions que le résultat ne soit pas à la hauteur. Elle a déjà montré au travers de l'abandon du plan de rénovation de "2 écoles par an" combien les enfants de Rognac ne sont pas sa priorité par rapport aux séniors. La prochaine équipe aura donc du pain sur la planche pour effacer cette disparité de traitement car au-delà du budget qui va devoir être alloué pour assurer une mise en œuvre performante de ce changement de rythmes scolaires, il y a celui des travaux à réaliser dans l'ensemble des écoles et au Centre aéré pour rénover et moderniser. Rien que cela va peser lourdement dans les investissements de la prochaine mandature. 2014/2020 sera en grande partie le mandat du rattrapage car les priorités que l'équipe Guillaume a laissées de côté pour faire dans le prestige, elles vont bientôt se rappeler aux élus et donc aux contribuables. Ne jamais oublier qu'une priorité au fil du temps, cela se transforme en urgence. Et si le coût est toujours à la charge du contribuable, chacun sait qu'il s'en trouve alors multiplié !!!
