En ce samedi matin, la municipalité entendait organiser une opération de communication d'envergure mais force est de constater que malgré le nombre important de cartons d'invitations imprimés et expédiés, c'est seulement 150 personnes qui étaient présentes à cette cérémonie pourtant annoncée comme suivie d'un cocktail déjeunatoire. Le peu d'intérêt de la population pour ces travaux se traduit ici, mais plus encore si on soustrait les officiels, les élus du conseil municipal et les fonctionnaires qui étaient présents.
C'est en fait une cinquantaine de Rognacais qui avait fait le déplacement et plus précisément les usagers de l'actuel foyer à qui il avait été vivement recommandé de s'inscrire. Histoire de grossir les rangs du public, la municipalité est allée jusqu'à instaurer une navette exceptionnelle. Il faut reconnaître qu'en matière de propagande électorale, les moyens ne manquent jamais...
Corinne LUCCHINI, s'est donc fait un plaisir de retrouver tous les aînés qu'elles cotoîe chaque mois au Club des Séniors. Quant à la teneur des discours politiques, il n'a échappé à personne que l'intention commune n'était autre que de vouloir justifier à tout prix ces investissements. Le maire les a d'ailleurs présentés comme l'aboutissement de 30 ans de discussion et de concertation et d'un niveau jamais égalé. Georges Batiget, feu notre maire honoraire dont l'action durant 42 ans n'a eu de cesse de développer Rognac, a vu ainsi son oeuvre ramenée à pas grand chose par son successeur...
Mais cette déclaration conduit à s'interroger légitimement sur la Place St Jacques : tant d'années pour aboutir à un projet aussi minismaliste, cela ne méritait peut-être pas autant d'études aussi onéreuses et successives ? Quant au Bastidon, subventionné par le Conseil Général, soulignons toutefois que cet argent est issue de l'impôt dont s'acquittent les contribuables rognacais. Le représentant départemental a d'ailleurs inconsciemment mis les pieds dans le plat en rappelant combien la réhabilitation du Bastidon tenait particulièrement à coeur du 1er magistrat et du 1er adjoint parce qu'ils y ont usé leurs fonds de culotte. Tous les efforts déployés par la municipalité pour masquer la seule véritable justification à ce projet ont ainsi été mis à terre par un Conseiller Général qui s'est voulu sincère... Pas de chance !
Autour du buffet qui a suivi, les réactions à ce propos n'ont pas manqué d'être objectives. Certains "vieux Rognacais" déclarent désormais que le symbole de l'ancienne école n'aurait du avoir aucune importance au regard de la dépense qu'il impose. Cette bâtisse ne présentait vraiment aucun intérêt historique architecturalement parlant et la majorité des Rognacais savent combien un nouveau Foyer pour anciens n'était en rien une priorité. L'actuel, aurait du faire l'objet de travaux de rénovation. Le coût aurait été moindre par comparaison et cela se justifiait d'autant plus qu'il affiche depuis plusieurs années maintenant au maximum une petite cinquantaine d'usagers alors que sa capacité est de 95 personnes... Voilà donc 2 millions d'euros qui auraient pu servir aux véritables urgences qui elles ont été mises de côté.
Quant à l'intervention du nouveau sous-Préfet, elle a laissé penser que le projet dans sa globalité ne lui a jamais été présenté car entendre vanter le développement de nouveaux commerces destinés à dynamiser le coeur de ville fut surprenant. Tout autant que lorsque la liaison facilitant les échanges entre Rognac le Haut et Rognac le Bas a été soulignée... Rien de cela n'est malheureusement prévu dans les travaux qui se déroulent actuellement sur notre ville !!!! Notons que la nomination de ce représentant de l'Etat à la tête de la Sous-Préfecture d'Istres est toute récente. On peut donc comprendre et excuser cette petite méprise... La charge de travail d'un haut fonctionnaire est telle qu'il est difficile en quelques semaines d'appréhender en détail tous les projets de l'ensemble des villes d'une circonscription.
Par rapport à la composition du public, un vif regret : aucun commerçant n'était présent. Malgré les incantations du maire sur le commerce local, c'est au quotidien que le tissu économique de ce secteur subit l'insouciance voire l'amateurisme de l'équipe municipale dans la planification de ces travaux. Concentrer en fin de mandat, à des fins purement électoralistes, des chantiers de cette envergure, est pour le moins édifiant ! Ce matin encore, les commerçants du haut se plaignaient d'avoir perdu 40 % de leur chiffre d'affaire et quand on sait que ces chantiers vont durer jusqu'à fin 2013, il est à craindre que certains n'y survivent pas. Les difficultés de stationnement et de circulation sont telles que les Rognacais préfèrent déserter les lieux. L'absence des représentants du tissu économique local n'avait sans doute d'autre but que de manifester une certaine colère...
Enfin, félicitations aux agents de la cuisine centrale pour le beau buffet qu'ils ont toutefois concocté en quantités bien trop optimistes par rapport au monde présent. Il est à croire que le maire ayant annulé ses voeux en début d'année pour prétendue raison d'économies, les Rognacais ne pouvaient imaginer qu'un tel faste était encore possible. Un mois, jour pour jour après l'annulation en dernière minute de la manifestation en question, les caisses du budget communal se seraient-elles re remplies ? Les plus crédules pourront toujours le croire...