Pour des raisons purement électoralistes, la municipalité voulait coûte que coûte inaugurer l'espace sénior avant le traditionnel repas de Noël de l'Oustaou. Programmée le 18 décembre, cette fête annuelle aurait ainsi pu se dérouler dans les nouveaux locaux dédiés aux anciens. C'est pourquoi, chaque foyer a reçu dans sa boîte aux lettres, il y a une quinzaine de jours, un carton d'invitation personnelle pour la journée "portes ouvertes" du 14 décembre.
Mais il semblerait que la municipalité ait oublié le passage de la commission de sécurité. Or, cette dernière a tout simplement refusé l'ouverture au public et l'a même repoussée au 6 janvier....
Il est donc à se demander pourquoi ce samedi matin, on a laissé environ 300 personnes procéder à cette visite prématurée. Les conditions de sécurité étaient franchement quelques peu limites d'autant que l'aménagement du cours est encore en chantier et présente réellement d'importants risques de chute.
Le parvis étant inaccessible, c'est donc dans une véritable cohue que la découverte des lieux s'est déroulée. En rez-de-chaussée, la salle de restauration d'une superficie de 200 m2 offre une capacité d'accueil de 100 personnes, c'est à dire 5 places de plus que l'Oustaou. Il y a une belle charpente et la luminosité est appréciable.
Le mobilier n'étant pas installé, avec autant de monde, il fut impossible de jauger le confort de cette salle à laquelle est accolée une très petite cuisine. Sans doute les architectes ont-ils estimé qu'il n'était pas utile de prévoir plus grand.... Il existe également une petite pièce noire dans le hall d'accueil dont on ne sait la future utilisation. En revanche, le bureau et les locaux affectés au personnel, les 4 toilettes dont deux pour les handicapés ainsi que deux autres salles d'environ 20 m2 dédiées respectivement au repos et à la pratique d'activités physiques étaient parfaitement identifiables. L'étage était lui inaccessible aux visiteurs mais en sa qualité d'élue, Corinne LUCCHINI s'est permise de monter à l'étage. Elle y a découvert une salle unique réservée à l'Entraide, un WC, une salle des machines. Malgré si peu d'utilisation en étage, le bâtiment a du être équipé d'un ascenseur dont le fonctionnement nécessitera un contrat d'entretien coûteux. La visite s'est arrêtée là car en fait, il n'y a rien de plus à voir dans ce nouvel espace à 2 millions d'euros...
C'est sans doute pour cela que de nombreux visiteurs ont interpellé Corinne LUCCHINI pour qu'elle les guide vers la seconde salle qu'ils pensaient réservée à la location. Le seul hic, c'est qu'il n'y a pas de seconde salle. L'idée de la location était seulement un argument fallacieux pour faire passer la pilule amère du coût des travaux. La déception a donc commencé à se lire sur les visages. Il est d'ailleurs à noter que dans le dernier bulletin municipal, l'article traitant de ce nouvel espace pas eu un mot écrit à ce sujet....
Cette déception a sans doute été accentuée par les finitions de la structure qui laissent véritablement à désirer. La visite a en effet dévoilé de très nombreuses malfaçons. D'ailleurs, même si cela peut paraitre saugrenu, il faut se réjouir que plus de 200 réserves aient été émises par ou auprès du cabinet d'assistance à maitrise d'ouvrage payé très chèrement pour superviser la bonne exécution des travaux. La qualité des prestations est franchement discutable et il n'est à pas douter que ce bâtiment fera très rapidement l'objet d'une dégradation prématurée. Le passage du public en cette journée 'portes ouvertes" a déjà mis à mal le sol plastique du hall d'entrée comme en témoigne la photo ci-contre.
2 millions auront été investis pour rénover le Bastidon, et comme l'on pouvait s'y attendre, la rénovation est loin de donner les résultats que l'on peut espérer dans une construction neuve. L'existence de murs tordus, de sols mal nivelés, de mauvaise étanchéité saute immédiatement aux yeux. Les plaques de plafond présentent des espacements disgracieux qui sont dus au mauvais équerrage des murs, et les plinthes sont à de multiples endroits en lévitation du fait du sol qui fait des vagues... A l'extérieur, les défauts sont tout aussi importants. Grille mal scellée, coulée de rouille, etc. mais le plus parlant ce sont les plaques de parement qui commencent déjà à bouger en raison des vis qui se "font la malle" pour reprendre l'expression d'un ancien qui en faisait le constat...
Les futurs usagers, contribuables à leurs heures, n'ont sans doute pas tous fait le tour avec cet état d'esprit de propriétaires. Force est de constater que le beau buffet "déjeunatoire" préparé par la cuisine centrale fut, faute de discours, l'attraction principale. L'ancienne 1ère adjointe a elle préféré mettre à profit ce temps pour prendre la mesure des futures difficultés d'entretien que va très vite présenter cette structure. Mais cela est un autre problème qu'aura à régler la prochaine municipalité.
A 100 jours des élections, ce qui compte actuellement pour la majorité Guillaume, c'est de faire basculer coûte que coûte de son côté cette frange de la population qu'elle n'a de cesse de favoriser pour des raisons purement électoralistes. D'après les commentaires que l'on pouvait entendre de-ci, de-là, si le maire s'est montré très fier de sa réalisation,il n'a pas pour autant emporté l'adhésion de la totalité des visiteurs. Loin s'en faut !
