Au terme de l'année 2012, parmi les actions municipales, quelle est celle qui a marqué l'esprit de nos concitoyens ? A écouter les commentaires de ces derniers, une polémique vient de naître à propos de la construction et de l'attribution des HLM (habitations à loyer modéré).
Il aura donc fallu attendre juin et décembre 2012 pour que les 109 logements que composent les 3 programmes sortis de terre seulement au dernier trimestre 2011 soient enfin livrables. Confrontée aux affirmations de nombre de nos concitoyens qui se plaignent que leur demande de logement demeure sans suite, la rédaction de ce blog a du aller chercher auprès des instances officielles les véritables chiffres de la répartition. Dans les semaines à venir, la municipalité procèdera selon son habitude à son exercice favori de désinformation. Sauf que pour contredire ces statistiques, elle n'aura d'autre choix que de mentir à des fins évidentes de manipulation de l'opinion...
Petite imposture ...
En mars 2008, le candidat Guillaume déclarait que seulement 150 familles rognacaises avaient formulé une demande de logement auprès du service social de la ville, mais que 50 seulement devaient être prises en compte. Il se refusait alors à construire des logements pour accueillir des familles venant de l'extérieur. Nul ne pourra contester ces dires puisque la vidéo ci-dessous en atteste. Sauf que cinq ans après, cette malhonnêteté intellectuelle est démasquée en raison de l'attribution qui vient d'être faite des appartements.
En fait contrairement à la déclaration du maire, les demandes des familles rognacaises étaient importantes au point que construire des logements était devenu un impératif plus qu'urgent. Les préjugés sur les HLM perdurent aussi aborder ce sujet sensible durant une campagne électorale est un risque que le maire avait choisi d'éviter.
Trois programmes, trois quartiers , trois bailleurs sociaux, trois approches différentes...
Au lendemain des élections, par choix politique, la ville n'a plus voulu s'impliquer financièrement dans les programmes de logements. Corinne LUCCHINI n'avait alors pas manqué de tirer la sonnette d'alarme à l'occasion de multiples conseils municipaux, mais nul n'a voulu l'entendre. Ce qu'elle redoutait vient de s'avérer : la ville n'a pas été en mesure de maîtriser l'attribution et en raison de cela, globalement près de 50 % des nouveaux locataires sont des Berrois en majorité, mais aussi des Vitrollais, Farensq, Velauxiens, Marignanais, Marseillais, et même un hors département)
Pour les Ferrages sur l'avenue Charles de Gaulle, le terrain, propriété communale, a été vendu au bailleur pour 188.000 € plutôt que d'être cédé. La municipalité n'avait pas conscience que la valeur vénale de cette parcelle aurait pu être déduite du montant de la pénalité et qu'ainsi l'implication financière aurait généré l'attribution d'un contingent municipal.
Fort heureusement, une contrainte administrative a imposé à la ville de prendre en charge des travaux d'assainissement qui n'auraient pu sans cela être subventionnés par l'Agglopôle. C'est seulement à ce prix qu'un contingent a été attribué à la ville. Ce 1er programme a permis que les dossiers de Rognacais bénéficiaires de loi DALO soient prioritaires. La Préfecture, avec une certaine logique, a choisi de privilégier nos concitoyens dans ces attributions qu'impose la loi. Au final, on décompte 24 familles rognacaises pour 5 familles extérieures, ce qui est un moindre mal par rapport aux deux programmes ci-dessous !
Pour la Plantade, la donne a donc été différente. La ville n'a pas investi un seul euro dans le projet et n'a même pas garanti les emprunts. Le bailleur 13Habitat, le conseil général et la préfecture se sont donc répartis entre eux les 70 appartements du programme. C'est ainsi que la représentante de la ville, totalement impuissante, a vu au cours de 3 commissions d'attribution 39 dossiers de familles rognacaises retenus contre 31 d'extérieures. Soulignons toutefois l'intervention directe de Corinne Lucchini prise en compte par le Conseiller Général, qui a permis de réduire cette dernière part au bénéfice de Rognacais.
Une politique du logement totalement incohérente...
Depuis les années 2000, la loi SRU (solidarité et renouvellement urbain) impose à beaucoup de villes comme Rognac de rattraper leur retard conséquent en matière de logements sociaux. Le parc rognacais étant estimé à 8%, c'est plus de 500 HLM qu'il faudrait en fait construire pour parvenir aux 20 % de l'ensemble des résidences principales. Ce nombre totalement utopique n'a fort heureusement pas été fixé comme objectif mais en revanche depuis 2008, la lenteur dont a fait preuve l'équipe municipale dans l'avancement de ces trois projets, déjà définis pendant l'ancienne mandature, a poussé le Prefet à doubler la pénalité annuelle dont la ville s'acquittait. C'est donc à pure perte que 200.000 € ont été versés annuellement depuis 2009...
Pour rappel, Corinne LUCCHINI et un nouveau directeur général des services recruté en 2006, avaient fait établir une convention liant la commune à l'EPF (établissement public foncier). Cet organisme, sous l'oeil attentif de la municipalité de l'époque, avait donc la mission de constituer des réserves foncières et de servir de porteur de projets. Négocier à la fois avec les bailleurs sociaux mais aussi avec les propriétaires d'éventuels biens immobiliers à acquérir qu'il s'agisse de terrains nus ou de propriétés bâties faisait partie du cahier des charges. C'est sous cette impulsion que 13Habitat, Familles Provence ont concrétisé les programmes respectifs de la Plantade (70 logements), des Ferrages à de l'avenue Charles de Gaulle (29 logements). Pour Arcade, avec ses 10 maisons accolées et implantées au rond point des Barjaquets, la question était loin d'être tranchée....
Sur ce dernier dossier, il est à déplorer que la densité ait primé sur tout le reste. Il n'est à pas douter que d'ici peu pas mal de problèmes vont voir le jour en raison de la promiscuité, des risques liés à la circulation ou au manque de stationnement... Pour ce programme, seul l'emprunt a été garanti et si la municipalité se refuse à évoquer le pourcentage de son contingent, force est de constater que 5 de ces habitations, soit 50 % du programme viennent d'être attribuées une fois encore à des familles non rognacaises !!!
Corinne LUCCHINI a pour sa part une approche totalement différente de la problématique logement. Si construire du logement social est une obligation à laquelle aucun maire ne peut se soustraire, après de nombreuses rencontres avec différents 1ers magistrats et des formations d'élus pour appréhender au mieux le sujet, l'ancienne 1ère adjointe est plus que confortée dans l'idée qu'il est possible de maîtriser la quasi totalité de l'attribution des programmes de logements sociaux. L'expérience comme la détermination des maires sont les éléments clé de la réussite dans ce domaine. Il appartient aux Rognacais lucides d'en tirer les conclusions qui s'imposent...
Qu'is le fassent en ayant également conscience des problèmes adjacents qui sont la résultante de projets mal étudiés en amont : la saturation de l'école Jean Giono pour le programme de la Plantade n'a pas été prise en compte et anticipée tout autant que les problèmes de circulation ou de stationnement notamment aux Barjaquets où le parking qui servait aux commerces a été totalement supprimé.
Le comité de quartier comme les élus du groupe AGIR ENSEMBLE POUR ROGNAC n'ont pas manqué de soulever tous ces points mais force est de constater que la municipalité les a sciemment ignorés en raison du peu d'intérêt qu'elle accorde à la concertation avec la population comme avec les différents acteurs de notre commune. A noter que le maire qui est le bailleur d'une grande partie des locaux du centre commercial moribond ne peut pas ignorer que l'ouverture prochaine dans ses propres murs d'une épicerie ouverte 24h/24 7 jours sur 7 risque fort de générer des nuisances supplémentaires pour les proches habitations justement en raison de l'absence de parking... Du travail en plus pour la police municipale qui a déjà beaucoup à faire !
Construire du logement social sans véritable réflexion n'est certainement pas une bonne affaire pour notre ville. Les futurs programmes qui d'ores et déjà s'annoncent sont à redouter, notamment pour la villa Moutet que la ville a vendu à 13Habitat sans aucune prescription et implication. En tout état de cause, cette méthode de travail n'est pas acceptable d'autant que tant que toutes les familles rognacaises n'auront pas de quoi se loger dignement, quitte à ne pas être dans le politiquement correct, il n'est pas concevable d'accueillir à bras ouverts des voisins que les maires respectifs de ces villes devraient prendre en charge !