Deux dates officielles célèbrent désormais la fin des hostilités en Algérie : le 5 décembre et le 19 mars. Généralement, on commémore une guerre le jour du contrat qui y a mis fin. Il en va ainsi de l'armistice du 11 novembre 1918 comme de la capitulation de l'Allemagne nazie le 8 mai 1945. Pour la guerre d'Algérie, les accords d'Evian, signés le 19 mars, ont longtemps été la date retenue pour commémorer cette guerre, mais le fait est que «les événements d'Algérie» ont continué avec force pendant encore deux ans, provoquant des drames humains qui ont touché les combattants des deux camps ainsi que les civils.
Du coup, difficile donc de chanter la Marseillaise ce jour-là pour la majeure partie des anciens combattants d'Algérie et l'on peut les comprendre. Pour éviter cet écueil, depuis une décennie, l'hommage aux morts pour la France en Algérie est célébré en décembre. L'origine de cette date ? Jacques Chirac, en 2002, alors président de la République, a inauguré un 5 décembre quai Branly à Paris le mémorial national de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie. C'est le décret du 26 décembre 2003, rappelé dans une loi du 23 février 2005, qui l'a officiellement installée dans le calendrier.
Mais pour la FNACA, cette date ne reposait sur rien. Elle a donc décidé d'engager un bras de fer. A la faveur de l'alternance politique, elle a au final obtenu satisfaction pour la reconnaissance du 19 mars. Première association d'anciens combattants d'Algérie par le nombre de ses adhérents, il faut croire qu'elle a pesé de tout son poids politiquement pour faire aboutir son combat...
En instaurant la journée du 19 mars comme journée nationale du souvenir, le législateur a assurément créé une belle pagaille et une redondance. Désormais, les commémorations organisées par la FNACA , qui avaient lieu tous les ans, seront donc frappées d'un caractère aussi officiel que national que celle du 5 décembre. Et ce pour le même objet !!!!
