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Senat : quand les grandes déclarations restent au stade des intentions….

moderateuraepr Par Le 21 déc 2011 0

Dans - actualités 2011

Depuis 2008, la France n’échappe pas à la crise. Loin s’en faut, même si elle s'en sort mieux que beaucoup de pays de l'Union Européenne. D'ailleurs, exceptées les fantaisistes, toutes les formations politiques, au travers de leurs représentants, déclarent avoir conscience qu’il est nécessaire de réduire le train de vie de l’Etat. Beaucoup de Français l'admettent également, mais il semble néanmoins que pour certains partis, les grandes déclarations ne sont que de circonstances et en restent au stade des intentions…

Pour exemple, le Sénat : Le 25 septembre dernier, la majorité y basculait à gauche. Une première dans la 5ème république. Si  le gouvernement de droite est décrié parce qu’il tente enfin par tous les moyens de réduire les dépenses d’un Etat qui ne peut plus vivre au-dessus de ses moyens, il est à déplorer que la  nouvelle majorité sénatoriale de gauche, avec ses alliés écologistes, vient au contraire, par une décision stupéfiante, d’alourdir les frais de fonctionnement de cette institution chargée de voter la loi mais aussi d’exercer un contrôle sur l’action du gouvernement.

Il y a deux jours,  le 19 décembre, par une décision qui pourrait paraitre totalement anodine, à savoir une modification du règlement intérieur du Sénat, le président Bel et sa majorité ont procédé à la création d’une septième* commission permanente  dédiée au développement durable…

Belle initiative pourrait-on penser, l’environnement ne mérite-t-il pas qu’on lui consacre une commission ? Dans ce cas précis, non, c’est même une erreur. Une erreur due à un caprice du tout nouveau groupe constitué de 10 sénateurs écologistes qui,  bien sûr,vise à en assurer la présidence. Un caprice qui, en cette période pré électorale, doit être à n'importe quel prix satisfait (tractations de 2ème tour du scrutin présidentiel obligent)....  Mais un caprice qui a un coût qui est loin d’être négligeable car il s’agit de plusieurs  centaines de milliers d’euros par an !!!!  En ces temps d’élection, le parti socialiste est donc pieds et mains liés et le parti écologiste incontestablement plus soucieux du devenir de ses représentants qu’aux respects de ses valeurs, on l’a bien vu avec le nucléaire, ne lésine pas…

Mais qu’il  s’agisse de droite ou de gauche, en fait peu importe, dans tous les cas, ce genre d’agissements n’est plus du tout acceptable !

En 2009, à l’Assemblée,  la Droite avait déjà fait l’erreur de voter la scission de la commission économie/développement durable. Avec le temps, cela s’est révélé être un véritable échec ! Ne dit-on pas qu’il faut savoir tirer parti des erreurs du passé. Aussi, comment la Gauche ose-t-elle faire fi de cette expérience désastreuse et initier une démarche similaire au Sénat ????

Les égos ont du peser bien lourd dans la balance, bien plus que les centaines de milliers d’euros par an qui vont devoir être dépensés  entre  la rémunération d’un président supplémentaire et celles de la pléiade de fonctionnaires qu’il va falloir recruter pour en assurer le fonctionnement. Notons qu’à l’époque, les députés de Gauche s’y étaient fermement opposés...  Fort heureusement, la majorité sénatoriale présidée par Gérard Larcher, avait eu la sagesse de ne point effectuer la même scission au sénat.

Les sujets comme le transport ou l'industrie notamment doivent être traités à la fois sous l'angle économique et écologique. De fait, l'énergie et les transports sont au coeur du développement économique. Désormais, on peut donc prévoir des conflits de compétences entre commissions avec l'aménagement numérique du territoire, les questions d'urbanisme et d'infrastructures. Comme l'aménagement du territoire et l'agriculture qui vont de pair dans le cadre de la PAC (politique agricole communautaire).

Force est de constater qu’aujourd’hui, le point de vue de la Gauche a changé. Doit-on cette appréciation différente au seul fait qu’elle siège sur les bancs de la majorité comme c’est le cas au Sénat depuis deux mois ? Il est à craindre que oui et cela laisse penser que ce basculement historique l’a rend totalement euphorique mais également amnésique…

Mais quelle crédibilité peuvent avoir aujourd’hui des parlementaires qui agissent ainsi ? Il est temps que la politique retrouve éthique et moralité. Comment s’étonner ensuite que les électeurs choisissent le parti de l’abstention ?  Nul  doute que les parlementaires  sont les représentants du peuple, aussi  le peuple doit se faire entendre. L’abstention n’est pas la solution pas plus que de voter pour  un parti extrémiste dont les représentants sont de parfaits inconnus et cela aux seules fins d’exprimer un certain ras le bol.  Il faut voter ! Oui voter mais pour des hommes et des femmes dont on connait véritablement les valeurs et pour qui l’engagement politique n’est pas au service d’ambitions personnelles mais bel et bien au service de notre pays et de nos compatriotes !

*Les 6 commissions permanentes du Sénat :

  • La commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées
  • La commission des Affaires sociales
  • La commission de la Culture, de l'Éducation et de la Communication
  • La commission de l'Économie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire
  • La commission des Finances
  • La commission des Lois constitutionnelles, de Législation, du Suffrage universel, du Règlement et d'Administration générale

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