Nicolas Isnard, délégué de la 8ème circonscription recevait aux Cercles des Arts Claude Valette, Adjoint à l'urbanisme de Marseille et président de l'AGAM (agence d'urbanisme de l'agglomération marseillaise) pour animer la dernière réunion thématique avant l'été : Quel avenir pour l'Agglopôle Provence ?
Corinne LUCCHINI, vice présidente de cette institution sur le mandat 2001/2008 assistait au débat.
La loi du 16 décembre 2010 portant sur la réforme des collectivités territoriales, fixe de nouveaux objets institutionnels. Les préfets ont donc pour mission de retravailler la carte des territoires. Dans les Bouches du Rhône, les propositions préfectorales du 22 avril dernier se contentent de ramener le nombre d'intercommunalités de 9 à 7. Agglopôle Provence, modifiée en rien, serait la seule à n'avoir aucune évolution que ce soit en termes de population ou de richesses...
Si l'on fait abstraction des questions d'égo et des intérêts personnels, primordiales aux yeux de nombre de ses vice-présidents, on ne peut, comme eux, se réjouir de cette non proposition. Une analyse objective, qui dépasse ces petites considérations, démontre que cette absence d'évolution sera à terme très pénalisante pour le devenir d'Agglopôle Provence qui d'ici peu n'aura d'autre choix que d'évoluer ou mourir !
Partout émergent de grandes agglomérations qui se constituent comme des lieux de puissance économiques, de richesses artistiques et culturels et de développement intellectuel. Les regroupements opérés tout autour de nous conduisent à une montée en puissance des EPCI environnants (établissements publics de coopération intercommunale).
Quant à la Métropôle, si aujourd'hui les oppositions de quelques élus sont farouches, elle sera à terme incontournable si l'on souhaite pouvoir assurer au département une compétitivité vis à vis des métropôles comme Madrid, Milan, etc...
Paris, Lille, Lyon nous ont précédés et s'en portent que mieux. Ici, le terme "grand Marseille" fait toujours peur, mais cela n'est que le résultat de discours démagogiques et alarmistes d'élus qui souhaitent avant tout conserver leurs prérogatives et leurs pouvoirs.
Le consensus serait la création d'un simple pôle métropolitain, moins rigide que la création officielle d'une métropôle. Il aurait le mérite de mettre autour de la table les différents décideurs politiques de toute notre région qui pourraient ainsi réfléchir à une vision commune de développement de nos territoires pour prendre en compte les problèmatiques de transports, d'emplois, d'habitat, d'infrastructures, etc...
Si les populations ont aujourd'hui conscience de la nécessité de lier les territoires, en revanche, il est à espérer qu'une nouvelle génération d'élus acceptera de travailler ensemble, au-delà des clivages politiques. Certains, comme le Maire de Miramas (PS), ou encore le Président de la Communauté Urbaine de Marseille (PS) ont osé et se sont faits conspués pas leur propre camp. C'est toutefois à ce prix que l'on pourra mettre en oeuvre les orientations qui nous donneront les atouts essentiels afin d'assurer le meilleur avenir pour nos enfants et petits enfants.
L'heure est donc au débat ! Sans décision politique, un prochain préfet pourrait avoir à coeur de mettre en oeuvre la philosophie de la loi de décembre 2010 et nous imposerait alors un rattachement ultérieur dont nous ne serions plus maîtres. Faut-il préciser qu'il ne respectera peut-être plus ni nos choix ni les spécificités et les identités des différents territoires, source évidente de conflits et problèmes.
Aux élus donc de pousser dès à présent la réflexion bien plus loin que leur propre devenir et aux électeurs de faire pression dans ce sens !