Dominique TIAN, député des Bouches et membre de la droite populaire, conduit depuis plusieurs mois une mission parlementaire contre la fraude sociale. Composée de 12 députés de différentes sensibilités (6 UMP, 4 PS, 1 PC et 1DIVERS), le travail collectif effectué dans cette mission a débouché sur plusieurs propositions qui viennent d'aboutir dans le cadre de la loi de financement de la Sécurité Sociale 2012.
Ce lundi 7 novembre, Corinne LUCCHINI répondait à l'invitation du député et assistait à une présentation dudit sujet sous l'initiative des jeunes actifs du département. Si dans l'hémicyle du Palais Bourbon, ce dossier a donné lieu à de vifs échanges lors des joutes théâtrales gauche/droite, il y a été néanmoins approuvé à l'unanimité.
Le système français est pillé et coûte cher sans rendre de services particuliers. On en est à ponctionner les mutuelles, à dérembourser les médicaments ou augmenter les franchises, les taxes sur l'alcool et le tabac alors que la fraude sociale, à elle seule, est estimée au bas mot à 20 milliards d'euros. Celles aux prestations sociales coutent 3 milliards d'euros et le travail au noir, quant à lui, c'est 17 milliards d'euros. Comment admettre l'existence de 5 millions de cartes vitale en trop, la prescription d'un arrêt de travail sur 5 pour convenance personnelle, le paiement de prestations CAF indûes par rapport aux situations faussement déclarées ou celui de pensions retraite à des personnes dont le décès a volontairement jamais été déclaré, etc...
Le député croit aux minorités agissantes et ainsi grâce au travail de la commission, les lignes bougent. Alors que le sujet était tabou jusqu'à il y a peu, aujourd'hui il y a une véritable crispation de l'opinion publique qui ne supporte plus cette fraude qui pénalise les honnêtes gens et met en danger notre système de protection sociale. Si des escroqueries existent à de petits niveaux, il faut savoir que d'autres se font en bandes organisées et ce sont alors des millions d'euros qui sont détournés par des réseaux dont une partie part parfois à l'étranger pour financer des activités dangereuses pour nos sociétés démocratiques.
Le 28 octobre dernier, quatre amendements du député TIAN ont ainsi été adoptés. Il s'agit :
1- sécuriser les identités des personnes nées à l'étranger présentes sur le territoire national pour les demandes de prestations sociales (préconisation MECSS)
2- exclusion des indus frauduleux des procédures de surendettement civil
3- modifier la définition légale de la condition d’isolement, pour passer d’une notion d’isolement relative au couple à une notion d’isolement économique (préconisation MECSS)
4- mise en place d'une procédure de flagrance sociale
Outre cela, la création d'un fichier dénommé Répertoire commun de la protection sociale a été validée ainsi que la possibilité de le renseigner sur les prestations accordées. Ce dispositif empêchera notamment le type de fraude comme celles qui ont défrayé la chronique, tel l'assuré qui a pu toucher simultanément le RMI dans 17 départements français, ou encore l'affaire des "kit ASSEDIC", ou des fausses déclarations pour bénéficier d'accès à la retraite anticipée pour travail pénible avant 14 ans... Sera aussi mise en oeuvre très prochainement l'identification biométrique déjà opérationnelle dans de nombreux pays ! Il ne s'agit pas de ficher pour entraver la liberté ou de stigmatiser, encore moins de pénaliser les populations pauvres, bien au contraire, car les patrons sont très largement dans le collimateur.
La fraude sociale, selon les sondages, est au 4ème rang des préoccupations des Français après le chômage, l'Europe et l'insécurité. C'est donc un problème national que chaque parti politique devrait prendre à bras le corps. D'ailleurs, ce sujet ne devrait-il pas être pris sérieusement en compte lors des prochaines élections présidentielles ? Les élus se doivent d'assumer leurs responsabilités... Et ensuite, aux électeurs de bien mesurer les enjeux !