Voici plus d'une semaine que l'affaire DSK agite tous les médias et suscite des commentaires, notamment de la classe politique, pour le moins effarants. Entre le déni total de ses partisans et sa culpabilité espérée ou certaine que "murmurent" quelques opposants virulents, peu de place est réservée pour une quelconque empathie envers la jeune femme, présumée victime.
D'ailleurs tous prennent bien le soin d'ajouter l'adjectif "présumée" à victime et l'on comprend au travers de certains propos que certains commentateurs l'accuseraient volontiers d'être tout simplement coupable de mensonge pour clamer haut et fort que la seule victime de cette affaire est DSK. De toute façon, cette jeune guinéenne, violée ou pas, va subir, dans les semaines qui viennent, un viol de sa vie en bonne et due forme en raison du système judiciaire américain....
Mais en France, tous ces commentaires parfois nauséabonds comme ceux de Jack Lang qui a déclaré qu'il n'y avait pas eu mort d'homme ou encore Bernard Henry Levy et Jean François Kâhn qui osent parler de troussage de domestique, ne sont pas sans conséquences.
Ce machisme ordinaire est insupportable à tel point que trois mouvements féministes, à raison, se mobilisent ce jour pour faire comprendre combien les répercussions de tels propos sur les victimes ou les futures victimes de viols sont ou seront importantes.
En France, annuellement 7500 viols sont statistiquement recencés. Cela représente au plus 10 % de la totalité des agressions sexuelles dont sont victimes les femmes. Malheureusement, 9 sur dix n'osent pas porter plainte en raison de la honte ressentie et du parcours du combattant qui s'annonce pour que justice soit rendue. Au travers de l'affaire DSK, le message distillé est bien que la parole des femmes est bafouée car systématiquement remise en cause.
En France, et plus encore dans le Sud où notre territoire est reconnu comme un bastion de machistes latins, ce ressenti vis à vis des femmes est une évidence. D'ailleurs en politique, ici seules les plus combatives qui se battent et savent se faire respecter parviennent à faire leur place pour que la gent féminine ait une représentation. Il n'y a qu'à voir l'Agglopôle Provence, notre communauté d'agglomérations où 100 % des vice-présidents sont des hommes depuis le départ de Corinne LUCCHINI, vice présidente jusqu'en octobre 2007.
Le chemin à parcourir est encore long. A peine 20 % de femmes sont élues à l'Assemblée nationale et si les institutions telles les Régions ou les conseils municipaux comptaient jusqu'à 50 % de représentation féminine, cela n'était que que le résultat de la fameuse loi sur la parité. Ce quota devrait d'ailleurs s'effondrer en 2014 avec la réforme des collectivités territoriales qui prévoit l'élection des conseillers territoriaux au scrutin uninominal....
Si les partis politiques ont leur part de responsabilité et l'on sait combien le machisme ordinaire y règne, les électeurs doivent aussi réfléchir à la question. Il ne s'agit pas de vouloir faire élire des femmes juste pour respecter des quotas mais de ne plus les écarter systématiquement même lorsque leur compétence est avérée ou surpasse celle du candidat masculin. Les pays nordistes depuis bien longtemps ont accordé à la Femme la place qui lui revient à savoir égale à celle accordée aux hommes. Dans le milieu professionnel, elles sont partout présentes dans le privé comme le public, à des postes à hautes responsabilités et à salaire égal. Il en est de même dans le milieu politique à contrario de la France.
A nous de faire évoluer les mentalités dans notre pays et clamer notre colère, devant l'attitude de certains politiques dans l'affaire DSK, est un pas qui s'impose !
